L'innovation est la clef du succès, la clef de la supériorité opérationnelle de nos armées dans le futur. Le risque que nous courons est justement de passer à côté d'innovations essentielles. Comme vous le savez, l'innovation se déploie de manière différente aujourd'hui qu'il y a vingt ou trente ans, elle est très fortement centrée sur le numérique, donc sur des cycles extrêmement courts, et il faut être capable de faire travailler ensemble des innovateurs issus de mondes différents. Nous avons l'habitude de travailler sur des programmes d'armement s'étalant sur des décennies, et il nous faut intégrer des innovations qui parfois se renouvellent à l'échelle de quelques semaines ou de quelques mois.
C'est pour cela que nous avons créé l'Agence de l'innovation de défense : pour assurer la rencontre entre cette innovation qui est celle des grands industriels de l'armement et de la DGA – direction générale de l'armement – et ces nouveaux innovateurs.
Pour cela, il faut un maillage territorial, et c'est la raison pour laquelle l'AID a créé des pôles territoriaux. Nous avons ainsi sept pôles territorialisés qui nous permettent de travailler, par exemple, en lien avec les associations professionnelles ou les pôles de compétitivité, parce que c'est cet ensemble-là qui constitue notre BITD au plan territorial.
S'agissant du financement des PME, qui est lui aussi essentiel, le ministère des armées a accordé une forte priorité à ces entreprises par des politiques en matière d'achats publics qui permettent de les payer, comme les plus grandes d'ailleurs, en dix-huit jours, ce qui est un record quand on pense aux délais qui sont en général ceux de l'État : cela a été particulièrement précieux pendant cette crise sanitaire. Nous avons aussi des dispositifs de financement de type ASTRID – accompagnement de recherches et d'innovations défense – ou encore des programmes rapides très appréciés par les PME.
Enfin, vous l'avez rappelé, 900 millions d'euros de crédits de recherche amont sont consacrés en 2021 à l'innovation. Et l'année prochaine – il n'y a pas de raison que nous ne tenions pas nos objectifs puisque nous le faisons depuis quatre ans maintenant –, nous atteindrons le milliard.