La pandémie liée à la covid-19 a mis en lumière le fait que, très vite, la France pouvait manquer de médicaments comme les anesthésiants, les sédatifs, les curares ou encore certains antibiotiques. Cela a mis en lumière un problème d'indépendance et de souveraineté de la France en la matière. D'une part, votre ministère dispose de stocks stratégiques de médicaments gérés par les forces armées et, d'autre part, la division pharmacie des armées doit pouvoir produire des médicaments dont les chaînes d'approvisionnement classiques peuvent être rompues.
À l'aune de l'année qui vient de s'écouler, quelles conséquences le ministère des armées tire-t-il pour faire évoluer ses investissements humains et financiers en termes de sécurisation et de production de médicaments stratégiques en vue de faire face à des situations de crise ? Ne me dites pas que cela ne relève que du ministère de la santé car, il y a quelques mois, c'est bien le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale qui était à la recherche d'opiacés sur les marchés étrangers pour combler la pénurie française.
D'ailleurs, que pensez-vous, madame la ministre, d'un possible élargissement de la liste des produits stratégiques du code de la défense, car les médicaments, voire les équipements de santé, sont au moins aussi importants, du point de vue de notre souveraineté, que les produits pétroliers, lesquels figurent sur la liste actuelle ? Je pense par exemple au manque de masques sur le porte-avion Charles de Gaulle : cela vous a conduit à devoir rapatrier l'ensemble de l'équipage, dont une partie avait contracté la covid. Que comptez-vous donc faire sur ce sujet ?