Lorsqu'il y a trois ans, dans cet hémicycle, nous avons posé les fondements de la loi de programmation militaire, nous avons tous été très clairs sur les choix qui nous guidaient et sur les raisons de ces choix. Un important travail de réparation était alors nécessaire dans nos armées après de nombreuses années au cours desquelles la France et tous les autres pays avaient souhaité « tirer les dividendes de la paix », comme on disait après la chute du mur de Berlin.
Avant de pouvoir évoquer un quelconque nouveau format, encore fallait-il, à l'intérieur du format existant, disposer d'équipements en état de marche et modernisés. Tel était précisément l'objectif de la présente loi de programmation militaire. Alors que nous entrevoyons aujourd'hui la possibilité d'un retour d'un conflit de haute intensité, nous devons intégrer cette dimension dans les scénarios de préparation et d'entraînement.
C'est ce à quoi nos trois armées s'emploient. L'armée de terre a récemment réalisé un exercice d'état-major de haute intensité aux États-Unis avec les armées américaine et britannique ; l'armée de l'air et de l'espace pratique de la même façon des entraînements de haute intensité avec d'autres partenaires ; la marine nationale s'y emploie également dans le cadre de très nombreuses interactions avec des marines de haut niveau.
Vous le voyez, deux aspects sont au cœur de notre action : il s'agit d'une part d'assurer sur le plan capacitaire la réparation et la modernisation de ce dont nous disposons, et d'autre part d'intégrer dans nos scénarios de planification la possibilité d'un conflit de haute intensité, donc de réaliser des exercices qui nous amèneront à tirer de nombreuses leçons.