L'objectif à moyen terme de la France ne peut se borner à préciser la trajectoire 2018-2022 du solde structurel. Nous contestons l'idée même de solde structurel : ce concept n'est ni pertinent du point de vue économique ni compréhensible pour les citoyens. Le Trésor public lui-même lui attribue deux limites essentielles : d'une part, il s'agit d'un instrument de mesure imparfait de la part conjoncturelle du solde public ; d'autre part, il se borne à une analyse agrégée, donc insuffisante pour les décideurs publics.
Nous préférerions très nettement que les engagements de la France auprès de l'Union européenne prennent en considération des objectifs tels que l'emploi, la recherche, le développement, le changement climatique, l'énergie, l'éducation, la pauvreté et l'exclusion sociale. Autrement dit, nous remettons en question la politique tendant à faire des déficits l'alpha et l'oméga de la bonne santé des États de l'Union européenne et à leur faire subir la pression de la règle d'or. Cette logique « austéritaire » envoie l'Union européenne dans le mur et, comme on le constate dans certains pays, mine le consentement national et la cohésion des peuples d'Europe.