Intervention de Brigitte Klinkert

Séance en hémicycle du jeudi 6 mai 2021 à 15h00
Revenu de solidarité active pour les jeunes de 18 à 25 ans — Article 2

Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l'insertion :

Nous avons déjà eu l'occasion de dire pourquoi le Gouvernement est contre cette proposition de loi. L'article 2 du texte tire les conséquences de l'article 1er : celui-ci modifiant la borne d'âge d'éligibilité au RSA, le RSA jeune actif n'a plus de raison d'être. Je dirai donc quelques mots de ce dispositif, qui est directement concerné par l'article.

Si le RSA jeune actif ne concerne plus que très peu de foyers, c'est peut-être parce qu'il est restrictif, mais surtout parce que les jeunes sont éligibles à la prime d'activité. Ils en représentent en effet 16,7 % des bénéficiaires : 780 000 foyers de bénéficiaires de moins de 25 ans l'ont perçu en 2020. La prime d'activité est un outil en faveur du trajet vers l'emploi. Elle soutient les ressources des travailleurs modestes. Elle est, en cela, un outil essentiel de nos politiques sociales.

Ceci étant, je ne suis pas persuadée que les critères d'attribution du RSA jeune actif soient au cœur des préoccupations des jeunes. Plutôt qu'un RSA ouvert aux jeunes ou l'élargissement du RSA jeune actif, nous avons fait le choix de nous concentrer sur des dispositifs qui ont fait leurs preuves : la garantie jeunes, la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle, les aides à l'embauche et à l'apprentissage, l'investissement dans les compétences, le renforcement de l'insertion par l'activité économique, la mise en visibilité des aides disponibles et le service public de l'insertion et de l'emploi.

Vous le comprenez : les solutions qui ont notre préférence sont multiples, pour répondre à la multiplicité des situations – car, une nouvelle fois, à part leur âge, quel point commun peut-on trouver entre un jeune sans emploi ni compétences, un étudiant et un jeune actif ? Très peu : leurs difficultés et leurs besoins sont différents. Les réponses que nous leur apportons doivent l'être également.

C'est pour l'ensemble de ces raisons que, de la même façon que nous sommes défavorables à cette proposition de loi, nous sommes favorables à l'amendement tendant à supprimer l'article 2.

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