Mme Lohro avait déposé un amendement tendant à supprimer l'article 2, qu'elle n'a pas soutenu, ce qui me conduit à me tourner vers les bancs – vides – des élus membres du Rassemblement national. Samedi 1er mai au matin, Mme Le Pen a tenu un discours sur le thème de la jeunesse. Je l'ai écoutée avec beaucoup d'intérêt. Quelles furent les principales mesures annoncées à cette occasion ?
La première consiste à proposer « une évolution de la fiscalité des successions et des donations ». Il s'agit d'un copier-coller du projet de Bruno Le Maire, qui consiste à permettre aux parents de donner quelques milliers d'euros à leurs enfants sans payer aucune taxe, pour favoriser la solidarité entre les générations. Non seulement cette mesure reprend le programme macroniste, mais elle vise à permettre aux parents riches d'aider les enfants riches. La deuxième mesure est la suivante : « des prêts publics plafonnés à taux zéro seront octroyés aux jeunes ». Là aussi, c'est un copier-coller du programme macroniste, puisque Stanislas Guerini proposait un capital jeune sous la forme d'un prêt de 10 000 euros. Enfin, troisième mesure : « un chèque formation destiné aux entreprises qui prennent en formation un jeune ». Encore une fois, il s'agit de poursuivre les actions prises par les macronistes depuis le début de l'année.
Ainsi, par cette prise de parole – Mme Le Pen n'est pas là pour me répondre, mais les absents ont toujours tort –, on voit à quel point, en matière sociale et économique, c'est une feuille de papier à cigarette qui sépare le Rassemblement national des macronistes. La dette ? De ce côté-ci comme de ce côté-là de l'hémicycle, on nous dit qu'il faut la rembourser ! Le SMIC ? Il ne faut pas l'augmenter ! Les brevets ? Il ne faut pas les lever ! Je veux dire aux citoyens de ma circonscription que ce que propose le Rassemblement national n'est qu'un variant du libéralisme : il ne s'agit que du visage raciste du macronisme.