J'aimerais expliquer la philosophie de cette série d'amendements. Il s'agit de formuler des propositions de moins en moins ambitieuses en espérant qu'à un moment l'une d'entre elles finisse par être acceptée. Les collègues socialistes avaient proposé un minimum jeunesse, on peut aussi plaider pour l'allocation d'autonomie ou pour un revenu de formation. Je vous ai moi-même déjà proposé une forme de revenu minimal.
J'ai entendu des membres de la majorité ce matin et même cet après-midi dire que, de toute façon, puisque nous faisons face à une crise conjoncturelle, la réponse apportée ne pourrait être que conjoncturelle. On me reproche donc de proposer un dispositif pérenne.
Voilà pourquoi, par cet amendement, je propose l'instauration d'un RSA temporaire jusqu'en décembre 2022. Une fois arrivés à cette échéance, nous nous demanderons s'il faudra prolonger cette mesure. Nous verrons où nous en serons alors sur le plan de la crise sociale et même de la crise sanitaire puisque nous n'en savons rien aujourd'hui.
Ce matin, sur les bancs du groupe La République en marche, on m'a dit que si les mesures étaient temporaires, elles seraient acceptables. Je vous propose donc d'adopter cette mesure, au moins pendant la durée de la crise. En matière d'accompagnement, on peut bien sûr faire du sur mesure, du cas par cas, de la broderie dans les coins. Mais dans la situation actuelle, c'est d'un filet de sécurité que nous avons besoin, d'un drap que l'on tend le temps de la crise.