Intervention de Cédric O

Séance en hémicycle du jeudi 6 mai 2021 à 21h00
Instauration d'une taxe sur les profiteurs de crise — Présentation

Cédric O, secrétaire d'État chargé de la transition numérique et des communications électroniques :

…ne partage ni le constat qui anime votre proposition ni, a fortiori, les remèdes que vous proposez.

Nous avons, tout d'abord, un profond désaccord sur le constat. La crise économique et sanitaire que nous connaissons depuis plus d'un an affecte fortement notre économie. Certains secteurs sont plus directement touchés que d'autres : les secteurs dépendant de l'accueil du public payent, nous le savons, un tribut particulièrement lourd. C'est pourquoi le Président de la République a décidé de les soutenir « quoi qu'il en coûte ».

Il s'agit là du choix le plus responsable, qui se révèle efficace. Il a un coût pour notre économie – 158 milliards d'euros en 2020 au titre des pertes de recettes et des dispositifs d'aides –, mais cette stratégie est la bonne car elle permet à notre économie de résister, donc de préserver des milliers d'emplois. Je rappelle que malgré le prolongement des mesures sanitaires, le PIB de la France a augmenté de 0,4 % au premier trimestre 2021, ce qui constitue une des meilleures performances d'Europe. Nous conservons la perspective d'une croissance de 5 % pour l'année 2021. Je rappelle également que le taux de faillite fut, en 2020, inférieur de 40 % à la moyenne habituelle. Je veux d'ailleurs profiter de cette occasion pour rassurer les entreprises : il n'y aura pas de retrait brutal des aides. Le Gouvernement ne prendra pas le risque de mettre en péril soudainement les entreprises après les avoir protégées efficacement.

Les secteurs directement affectés doivent donc continuer d'être soutenus. Mais ceux dont l'activité fut davantage sollicitée par la lutte contre l'épidémie ou plus compatible avec les nouvelles réalités du travail à distance ne doivent pas pour autant, selon nous, être taxés – c'est le cas de le dire – de « profiteurs », au contraire. Ce sont d'ailleurs ces secteurs et les milliers de Françaises et de Français qui travaillent en leur sein que nous avons applaudis tous les soirs à vingt heures. Je fais ici référence aux salariés des grande et moyenne distributions.

Nous avons, ensuite, un profond désaccord sur le remède. Le Président de la République a été très clair : il n'y aura pas de hausse d'impôts tant qu'il sera en exercice. Bien au contraire, la politique visant à les réduire se poursuivra. Nous ne pensons pas qu'il suffise d'agiter la baguette magique de la hausse d'impôts pour prétendre régler tous les problèmes. Nous souhaitons autre chose pour notre pays. Nous ne croyons pas non plus qu'une entreprise qui réalise un bénéfice manque à ses obligations morales, économiques ou sociales. Nous croyons au contraire qu'elle crée de la richesse pour la France et que cette richesse doit contribuer, dans une juste mesure, aux dépenses de la collectivité.

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