Nous savions qu'elle n'avait aucune assise scientifique mais cela commence un peu à se voir. Pourtant, votre majorité, le Gouvernement, et Emmanuel Macron en tête, ne cessent de la défendre.
Au-delà des aspects économiques, les différentes études commandées par le Gouvernement lui-même n'ont pu établir de lien entre la baisse de la fiscalité et l'activité économique ou l'emploi. La politique menée depuis 2017 crée une fracture sociale qui s'est profondément aggravée depuis la crise du covid-19.
C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui plus encore qu'hier, il est essentiel de repenser notre fiscalité pour qu'elle soit juste. Une fiscalité juste, cela signifie que chacun paierait sa juste part et que le consentement à l'impôt serait entier ; ce serait un outil dans la lutte contre les inégalités économiques qui continuent de se creuser dans le pays ; cela permettrait de lutter contre l'extrême pauvreté qui, elle aussi, croît dangereusement.
Le besoin de justice fiscale s'intensifie depuis 2017 lorsque, dès votre arrivée, vous avez supprimé l'ISF, l'impôt de solidarité sur la fortune. Avec, ensuite, la mise en place de la flat tax et la baisse de l'impôt des entreprises, cette aspiration a encore grandi. La crise du covid-19 a exacerbé des inégalités déjà grandes entre des petits commerces fermés et des géants du numérique – les GAFAM – qui prospèrent, entre des travailleurs au chômage partiel qui perdent plus de 16 % de leur salaire et des milliardaires dont la fortune a augmenté de 45 % en 2020, mais aussi entre des petites entreprises qui galèrent et des grosses entreprises qui se gavent.
Les Français se disent légitimement que cette situation ne peut pas durer et que chacun doit participer à l'effort, au moins temporairement. C'est d'autant plus vrai – il faut le dire – que l'accumulation de bénéfices par ces entreprises qui prospèrent pendant la crise se fait au détriment des plus pauvres. Il existe un lien évident de cause à effet entre la situation des uns, qui s'engraissent, et celle des autres, qui galèrent.
J'étais allée le rappeler il y a quelques semaines à Bercy avec mon collègue Ugo Bernalicis, aux côtés d'ATTAC – l'Association pour la taxation des transactions pour l'aide aux citoyens – en posant une question simple : qui doit payer la crise ?