Il faut s'assurer que l'assemblée qui nous succédera soit plus représentative de toutes les sensibilités du peuple, car il n'est jamais bon de laisser dans l'angle mort la question de l'abstention, qui finit toujours par se dénouer. Lorsque nous tempêtons contre la tribune publiée par des militaires, nous ne pensons pas que ces 20 000 personnes vont prendre le pouvoir demain. Mais il y a là quelque chose qui relève de l'égratignure, et celle-ci peut aller jusqu'à la gangrène. Quand on a le sentiment que ceux qui sont ici – dont moi, je ne vous incrimine pas – ne sont qu'une bande de bavards qui ne règlent aucun problème et qu'il est temps qu'une autorité forte, issue des militaires, prenne le pouvoir, cela veut dire quelque chose du moment.
Sans vouloir digresser, c'est de là que vient ma critique de l'hommage sans nuance qui a été rendu par le Président de la République à Napoléon Bonaparte. Bon sang, ce n'est pas le moment d'exalter le bonapartisme, surtout pas !