Nous sommes des élus nationaux. Nous devons expliquer à nos concitoyens que notre boulot – qu'on le fasse bien ou mal – c'est de débattre de la loi, de la critiquer ou de la proposer. J'ai été élu municipal pendant quatorze ans ; c'est passionnant de parler des dérogations scolaires, de discuter de la façon de créer et d'attribuer des logements, mais ce n'est pas un boulot de député ! Or 80 % des courriers que je signe dans ma permanence traitent de ces sujets.
De nombreux collègues ne viennent plus siéger, parce qu'ils ont le sentiment de perdre leur temps. Ils veulent soi-disant « recoller avec le terrain », mais c'est la manifestation d'une impuissance. Nous sommes tous des élus de terrain, mais en réalité, nous sommes des élus nationaux. Personne ici ne passe son temps à l'étranger ou je ne sais trop où ! Si nous voulons être réélus, nous devons connaître le pouls réel et l'état de l'opinion, nous devons aller sur les marchés !
Entendez bien que cet argument ne tient pas. Pire, il repose sur une vision déformée de ce que doit être un député. Si nous voulons réhabiliter son rôle, il ne faut pas lui demander d'être sur le terrain : c'est ici qu'il doit être !