La question qui se pose ce soir est de savoir si nous pouvons sortir de manière sereine de la crise sanitaire. Bien sûr, nous souhaiterions tous retrouver une vie normale le plus rapidement possible. Mais la réalité des chiffres est là : nous dénombrons encore à peu près 20 000 contaminations par jour ; nous constatons une tension importante du système de soins, particulièrement en réanimation ; nous comptons aussi, malheureusement, 200 à 300 morts par jour. Relâcher nos efforts de manière brutale serait évidemment irresponsable car cela risquerait de mener à une quatrième vague ; pour celles et ceux qui ont quelques plans de vacances pour l'été, ce serait le risque de se retrouver reconfiné le moment venu.
Il est donc particulièrement important, monsieur le ministre, de conserver pendant encore quelques semaines, voire quelques mois, les outils permettant de freiner l'épidémie, mais aussi de s'assurer que la vaccination continue à progresser. Nous aimerions qu'elle avance plus vite, mais cela dépend du rythme de production des vaccins et aussi de la volonté des Français de se faire vacciner ; il faudra que chacun joue le jeu si nous souhaitons parvenir à l'immunité collective.
Il y a donc dans le projet de loi des outils de freinage – quelques-uns ont été cités – et d'autres qui permettent de s'assurer que nous ne nous contaminions pas lors des grands rassemblements.
Parmi ces outils, deux sont particulièrement importants : le pass sanitaire et le couvre-feu.
Le groupe Agir ensemble est plutôt favorable au pass sanitaire tel qu'il est proposé aujourd'hui par le Gouvernement. Il s'agirait non pas d'une obligation de vaccination, mais de la capacité d'indiquer dans une application si l'on est vacciné ou, à défaut, si l'on a passé un test PCR négatif, afin de pouvoir soit franchir une frontière, soit participer à un grand événement rassemblant plus de 1 000 personnes – la jauge fixée nous paraît tout à fait raisonnable.
Quant au maintien du couvre-feu, il est évidemment peu sympathique, même s'il a désormais vocation à s'appliquer à des heures plus avancées de la nuit. En même temps, il fait partie des mesures qui fonctionnent pour limiter la propagation de l'épidémie. Nous considérons donc que c'est un mal nécessaire encore pendant quelques mois.