Une chose est sûre : ceux d'entre nous, dans l'opposition de gauche comme dans celle de droite, qui ont fait de l'équilibre des pouvoirs la question centrale de la prorogation de l'état d'urgence sanitaire, ne s'y sont pas trompés. Cessez, monsieur le ministre, de considérer qu'en démocratie, le Parlement est facultatif. Le Parlement n'est pas une gêne ; il peut même vous rendre plus intelligent et vous aider à prendre de meilleures décisions au fil des débats.
Je ne comprends pas l'argument selon lequel le 30 septembre, vous ne pourriez pas prendre les mesures d'urgence nécessaires – a fortiori des mesures que vous auriez anticipées quelques semaines plus tôt, comme vous l'avez dit vous-même – parce que le Parlement devrait se réunir. Avez-vous conscience du message terrible que vous adressez aux Français lorsque vous avancez un tel argument ? Vous accréditez l'idée selon laquelle, pour se prononcer sur la politique du Gouvernement, les urnes et le suffrage universel ne servent à rien ; l'élection des députés est inutile. Voilà le message que vous envoyez !