Je voudrais revenir à mon tour sur l'épisode de cet après-midi. Ces chefs d'entreprise sont confrontés depuis quatorze mois à la fermeture administrative de leurs établissements. Aucune autre profession n'a subi pendant aussi longtemps une telle situation. Certes, des aides ont été mises en place pour faire face à la crise sanitaire, mais ce ne sont pas elles qui font l'activité : on ne peut pas en vivre.
Ces chefs d'entreprise ne sont pas des sauvageons, pour reprendre une expression un peu surannée que certains connaissent bien, et quand quelques dizaines d'entre eux, je dis bien quelques dizaines, viennent à la rencontre de députés alors que s'ouvrent les débats sur l'état d'urgence, on pourrait supposer à bon droit que dans un État démocratique, ils puissent être libres de le faire – moyennant quelques contrôles, puisque c'est ainsi que les choses se passent en ce moment. Ils ne méritent pas d'être soumis à 135 euros d'amende, encore moins d'être menottés, si du moins l'information est exacte. La fin de l'état d'urgence qui approche, il est important de le rappeler, doit aussi s'accompagner de la fin de ces procédés antidémocratiques qui cassent du patron et démoralisent les gens qui essaient de travailler.