Ma question s'adresse au ministre des affaires étrangères. Depuis le début du mois d'avril, les Palestiniens de Jérusalem-Est sont victimes d'agressions violentes de la part des colons israéliens, mais également de la police et de l'armée. Ces affrontements ont déjà fait des centaines de blessés depuis vendredi. Vous avez dû voir hier l'esplanade des mosquées être le théâtre d'un incendie ravissant un public de colons exaltés. Les violences se multiplient dans le reste de la Cisjordanie.
Monsieur le ministre, la vie des Palestiniens compte, mais ce que nous décomptons ces derniers jours, ce sont des morts : vingt Palestiniens, dont neuf enfants, ont été tués à Gaza par des frappes israéliennes. Ces tensions font suite à la mobilisation contre l'éviction de quatre familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah au profit de colons israéliens ultranationalistes. Chaque jour, les résidents palestiniens sont soumis à la violence militaire et à celle des colons armés.
Cheikh Jarrah est situé à Jérusalem-Est. Cette portion de la ville est considérée par l'ONU comme territoire occupé. La résolution n° 478 du Conseil de sécurité des Nations Unies présente l'annexion par Israël de cette partie de Jérusalem comme une violation du droit international. L'ONU a de nouveau rappelé que ces expulsions étaient contraires au droit international et constituaient des crimes de guerre – oui, des crimes de guerre !
L'UNICEF alerte, l'ONU exhorte, mais vous, après avoir gardé le silence, vous nous faites honte : honte d'une déclaration qui recherche un soi-disant « équilibre » et qui oublie de condamner la politique de colonisation et d'apartheid promue par le gouvernement israélien.