Le week-end dernier, s'est tenu à Porto le sommet social européen. Il s'agit de la seconde réunion de ce type depuis le sommet de Göteborg en 2017.
En ces temps de crise du covid-19, le modèle social européen a montré toute sa pertinence. À long terme, l'Europe sociale doit nous permettre de relever les défis de la transition écologique et numérique.
Le groupe du Mouvement démocrate et démocrates apparentés est convaincu que l'Europe qui protège, objectif cher au Président de la République, est plus que jamais une priorité. Nous nous réjouissons donc de l'adoption de la déclaration de Porto, qui réaffirme l'ambition sociale de l'Europe et appelle à l'adoption du plan d'action de la Commission européenne, lequel vise à mettre en œuvre le socle européen des droits sociaux. Cette ambition sociale trouve son écho dans votre tribune cosignée avec la ministre du travail qui est parue dimanche dans Le Monde.
Si le sommet a permis d'envoyer un message politique fort, la présidence française devra néanmoins aller plus loin et s'assurer de la concrétisation de mesures. Je souhaite donc savoir, monsieur le ministre, comment vous comptez aboutir à l'adoption de la proposition législative relative aux salaires minimaux au premier semestre 2022.
Malgré son importance pour lutter contre la concurrence déloyale dans notre marché unique, la question des salaires minimaux se heurte à des réticences exprimées par des pays du nord et de l'est de l'Union européenne. De plus, nos partenaires allemands semblent être moins convaincus par la pertinence de l'Europe sociale que nos voisins méditerranéens – en témoigne le fait que la chancelière Merkel ne se soit pas déplacée à Porto. Comment comptez-vous définir une position franco-allemande commune pour faire avancer notre ambition sociale ?
Enfin, l'Europe sociale répond à une attente des citoyens. Il serait donc nécessaire de leur envoyer un message fort en augmentant la fréquence de ces sommets sociaux. Envisagez-vous d'en organiser un lors de la présidence française de l'Union ?