Airbus est un élément essentiel de l'économie française et de son attractivité : l'État français est donc tout particulièrement intéressé par son avenir et ses projets stratégiques. Actionnaire de l'entreprise à hauteur de 11 %, l'État joue ainsi son rôle dans la gouvernance du groupe.
En matière de stratégie pour le groupe Airbus, trois points me semblent essentiels.
Tout d'abord, le groupe doit bien évidemment réussir la sortie d'une crise sanitaire qui a très fortement touché le secteur aérien, en particulier les compagnies aériennes. Le trafic est encore inférieur de 75 % à son niveau d'avant la crise en Europe, et de 40 % aux États-Unis : cela pèse très lourdement sur la capacité des compagnies aériennes à passer des commandes. Il faudra également augmenter progressivement le niveau de production pour entamer un retour à la situation d'avant la crise, qui n'interviendra pas avant plusieurs années.
Ensuite, Airbus doit augmenter sa résilience pour mieux résister aux crises futures. Cela passe par plus d'autonomie, notamment dans l'approvisionnement en matières premières, mais également par un meilleur équilibre entre les activités d'aviation civile et les activités militaires du groupe. En effet, ces dernières, qui ont mieux résisté à la crise, ont permis de soutenir le groupe cette année.
Enfin, Airbus doit poursuivre l'élan engagé en matière de décarbonation du secteur aérien et continuer les travaux de recherche et développement devant aboutir, d'ici 2035, à la fabrication d'un avion de ligne fonctionnant à l'hydrogène et n'émettant donc pas de gaz à effet de serre. Grâce au plan de soutien de 15 milliards d'euros accordé à la filière aéronautique, ces travaux majeurs se poursuivront, afin que la France et l'Europe deviennent les chefs de files mondiaux dans le monde du transport aérien. J'ai bien noté votre volonté de conserver sur notre territoire les emplois et capacités intellectuelles que nous avons dans ce domaine : c'est également la nôtre.