Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Des tensions existent dans de nombreux pays comme la Colombie ou la Palestine, qui sont le théâtre de violences préoccupantes, mais c'est la situation en Birmanie que je voudrais évoquer de nouveau. Comme vous le savez, depuis les arrestations brutales d'Aung San Suu Kyi et du président Win Myint, et le coup d'État militaire du 1er février dernier, l'état d'urgence a été proclamé pour un an et des généraux ont été placés aux principaux postes. Depuis les questions que j'ai posées en séance publique le 2 février et en commission des affaires étrangères le 2 mars, la situation birmane ne s'est pas arrangée. La junte continue ses exactions, les personnalités détenues le sont toujours et les manifestations populaires sont réprimées avec de plus en plus de violence.
Vous avez été informé que des députés ayant réussi à échapper aux arrestations ont constitué un gouvernement en exil. Pour la première fois, celui-ci inclut des représentants de toutes les ethnies du pays. Il constitue pour les citoyens birmans un immense espoir dans un contexte éprouvant. Au-delà d'un pays qui tourne au ralenti, au-delà d'une armée qui reste soudée et puissante, l'engagement d'hommes et de femmes de tous les horizons constitue un progrès encourageant, car c'est bien l'inclusivité qui caractérise ce gouvernement. Sa composition elle-même envoie un message positif et constitue indéniablement une avancée vers la résolution des problèmes qui minent la Birmanie depuis des décennies.
Face au blocage systématique de toutes les initiatives des Nations unies, du fait des veto russe et chinois, quelles actions complémentaires notre diplomatie et celle de l'Europe envisagent-elles ? Surtout, la reconnaissance de ce gouvernement d'unité nationale, qui serait envisagée par les diplomaties américaine et britannique, est-elle à l'ordre du jour ?