Intervention de Laurence Vanceunebrock

Séance en hémicycle du mardi 11 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Thérapies de conversion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Vanceunebrock :

Comme vous le savez, madame la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, je mène depuis plusieurs années un combat contre ce que nous appelons les « thérapies de conversion ». Ces pratiques terriblement violentes visent, selon leurs auteurs, à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne : elles se fondent sur le postulat que l'homosexualité ou la transidentité seraient des maladies qu'il faudrait guérir. Il n'en est rien – il n'y a rien à guérir.

Les thérapies de conversion se produisent généralement dans des cercles religieux fermés, à l'abri des regards, dans des cabinets médicaux, chez des charlatans ou encore dans le cercle familial. Concrètement, leurs auteurs réalisent des exorcismes sur les victimes, les harcèlent dans la durée et leur prescrivent des traitements à base d'hormones, d'antidépresseurs ou de sismothérapie, c'est-à-dire d'électrochocs – autant de violences abjectes que nous devons combattre. Ces actes ont des effets absolument dramatiques sur la santé des victimes, souvent très jeunes et sous emprise mentale : certaines font de graves dépressions, se scarifient et s'isolent de la société ; d'autres ont de graves pertes de mémoire liées aux traitements ; d'autres encore tentent de se suicider – et quelques-unes y parviennent.

En 2015, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a qualifié ces pratiques de tortures. C'est pourquoi, avec l'appui de Christophe Castaner, l'ensemble du groupe La République en marche a décidé de déposer une proposition de loi interdisant les pratiques visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne. Si notre arsenal législatif est déjà très nourri, nous voulons le renforcer afin d'agir concrètement contre les thérapies de conversion et d'offrir une réponse aux victimes, qui commencent peu à peu à prendre la parole. Notre ambition est aussi de dire à l'ensemble de nos concitoyens que nous refusons que de telles horreurs perdurent sur notre territoire.

Nous devons affirmer collectivement notre engagement à lutter contre ces tortures, et rappeler haut et fort non seulement que la France défend les droits et les libertés des personnes LGBT – lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles –, mais aussi qu'elle les protège. Madame la ministre déléguée, votre engagement en la matière n'est plus à démontrer. Comment le Gouvernement entend-il non seulement soutenir les victimes des thérapies de conversion, mais aussi condamner leurs bourreaux ?

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