Monsieur le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, ce dimanche, à l'occasion de la journée de l'Europe, le Président de la République a pris la parole lors de l'ouverture de la conférence sur l'avenir de l'Europe. Il était à Strasbourg, où il a pu signer un contrat de trois ans qui conforte cette ville comme capitale européenne, et je m'en félicite.
L'Europe est une réalité quotidienne dans ma circonscription qui est aussi celle de l'un de ses pères fondateurs, Robert Schuman. Dans ce territoire frontalier avec le Luxembourg et l'Allemagne, des milliers de nos concitoyens traversent chaque jour la frontière pour aller travailler. Les échanges entre nos États, le bilinguisme et les études européennes sont des réalités de leur vie quotidienne.
Sur ce territoire martyr des trois guerres entre la France et l'Allemagne, nous savons plus qu'ailleurs que l'Europe n'est pas le désir irréaliste d'enfants gâtés, ni une fantaisie de technocrates hors sol. L'Union européenne est une nécessité qui a rendu possible la paix sur notre continent, et qui concourt aujourd'hui à affirmer notre puissance sur la scène internationale. Pourtant, la construction européenne n'est pas achevée, et nous sommes conscients de ses limites et de ses faiblesses. Nous avons pu voir son importance stratégique pendant la crise, mais elle doit désormais être plus agile et nous permettre de décider plus vite et plus fort. Nous devons aussi renforcer la souveraineté de l'Europe dans des secteurs stratégiques.
Cette conférence sur l'avenir de l'Europe s'accompagne d'une grande consultation démocratique, afin que tous les citoyens des vingt-sept pays de l'Union puissent partager leur vision de son futur. Nous devons reprendre le dialogue et écouter toutes les attentes et les insatisfactions, ainsi que les bonnes idées et les points de vigilance.
Monsieur le secrétaire d'État, comment cette consultation citoyenne va-t-elle se déployer concrètement dans notre pays ? J'aimerais appeler votre attention sur la place qui doit être laissée aux jeunes dans ce grand moment d'échange et de débat, ces jeunes qui sont fortement touchés par la crise sanitaire et la crise économique, mais qui regorgent aussi d'idées pour notre avenir.
Enfin, pouvez-vous nous garantir que les demandes de nos concitoyens ne seront pas enterrées aussitôt formulées ? Il est essentiel que leur parole soit entendue, pour que cette consultation ne soit pas un machin de plus qui entache la confiance envers les institutions européennes. Dans tous les cas, je souhaite la réussite de cette initiative importante, afin que l'Europe s'engage sur la voie d'une renaissance.