Ces amendements m'interpellent car, pour une fois, il est proposé d'inscrire dans la loi des mesures concrètes pour indiquer que, si l'on souhaitait les modifier, par exemple pour changer l'heure du couvre-feu, il serait nécessaire de repasser devant la représentation nationale.
Comme l'a souligné notre collègue M. Gouffier-Cha, nous vivons en ce moment au rythme des annonces du Président de la République, à tel point que ce n'est même plus le Gouvernement qui gouverne mais le Président – en la circonstance, on se demande bien d'ailleurs qui préside.
L'inscription de ce type de mesure dans la loi présente une vertu qui ne vous aura pas échappé : elle permet à l'Assemblée d'assurer un contrôle réel et concret. Il ne s'agit plus alors de mesures larges et floues, telles que le secrétaire d'État les défend au banc. M. Taquet prononce certes un avis de sagesse, mais en se demandant comment le Gouvernement pourra faire pour s'adapter en cas d'évolution de la situation. La réponse est pourtant simple : il reviendra ici !
Je note que le secrétaire d'État et moi sommes unis par un lien mystérieux, puisque nous nous retrouvons systématiquement ensemble pour discuter du même type de textes. J'aurais préféré que nous nous retrouvions en tant que remplaçants à un match de foot mais c'est ainsi, il se trouve que c'est pour parler de la crise sanitaire – ce qui en dit long sur la situation actuelle !
Pour résumer, je préfère que des mesures concrètes, aussi mauvaises soient-elles, soient inscrites dans un texte que nous pouvons ensuite contrôler et modifier et ne se résument pas à des annonces formulées par le Président et par son conseil de défense opaque.