C'est avec beaucoup de fierté que je m'exprime devant vous au nom du groupe Agir ensemble sur la proposition de loi de notre collègue Marie-Pierre Rixain visant à accélérer l'égalité économique et professionnelle entre les femmes et les hommes. Je veux saluer, chère présidente de la délégation aux droits des femmes, l'engagement qui est le vôtre depuis le début de la législature. Votre pugnacité a permis à ce texte d'aboutir.
Parce qu'il garantira aux femmes la libre disposition de leurs revenus, parce qu'il permettra de faciliter le retour à l'emploi après un congé parental, parce qu'il contribuera à briser le plafond de verre dans l'accès aux postes à haute responsabilité, parce qu'il renforcera la mixité dans l'entrepreneuriat et parce qu'il offrira de nouvelles armes pour combattre les biais de genre dans les choix professionnels – et ce, dès le collège, grâce notamment à l'adoption de l'article 5 bis proposé par notre groupe, qui permettra d'améliorer la formation des conseillers d'orientation sur ces questions –, ce texte est d'une importance majeure dans la lutte contre les freins à l'émancipation économique et professionnelle des femmes.
« Tout employeur assure, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l'égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. » En citant l'article L. 3221-2 du code du travail, je veux rappeler que, pour l'émancipation des femmes, l'égalité salariale ne fait pas tout : l'équité salariale, c'est-à-dire un salaire égal versé pour un travail de valeur égale, est un autre combat qui concerne toutes les femmes dont le travail est sous-estimé et considéré comme naturel ou maternel, car lié au secteur social. Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) s'est félicité de l'adoption de cet article, qui invite à mener un véritable travail de classification de la valeur des emplois. C'est avec la même détermination que nous devons défendre les droits des métiers à prédominance féminine.
Je me réjouis également de l'adoption en commission de plusieurs amendements défendus par notre groupe, qui permettront notamment d'intégrer des périodes de formation continue au parcours d'insertion professionnelle, d'ouvrir le droit à des places prioritaires en crèche pour les enfants de femmes en situation de précarité, ou encore de renforcer la transparence des établissements du supérieur en matière d'égalité entre les femmes et les hommes. Ces avancées sont à saluer. Pour les mêmes raisons, notre groupe défendra en séance plusieurs amendements à l'article 5, concernant notamment la prévention des stéréotypes de genre et une meilleure communication des chefs d'établissements sur l'égalité des chances. Nous espérons être entendus sur ces points.
Il est pourtant des secteurs où tout reste à faire. Je pense tout particulièrement à celui de l'audiovisuel : 80 % des experts invités sur les plateaux de télévision, par exemple, sont des hommes. Alors que nous nous apprêtons à voter des obligations qui s'imposeront aux entreprises, je souhaite, chers collègues, que nous gardions à l'esprit notre devoir d'exemplarité : l'égalité au sein de la fonction publique comme de la classe politique doit aussi être un objectif. N'oublions pas 50 % de notre population : l'électorat français étant de facto paritaire, sa représentation par les élus doit l'être également. L'intégration politique des femmes est le reflet de la vitalité et de la qualité d'une démocratie.
En apportant des outils pour favoriser cette représentativité, on ne fait pas seulement gagner les femmes, mais l'ensemble de la société : un monde où les femmes ont une place reconnue et un pouvoir décisionnel semblable à celui des hommes est un monde meilleur pour tous. C'est pourquoi je regrette de voir si peu de femmes dans les cabinets présidentiels, les grands corps de l'État ou les réunions internationales. Partout où est le pouvoir, les hommes discutent entre eux – de la gestion et de la bonne utilisation de l'argent public, des relations internationales ou, par exemple, de la gestion d'une crise sanitaire et sociale mondiale.