Le dispositif que nous proposons reposera sur un régime fondé non pas sur la contrainte, mais sur des précautions multiples. Reste qu'il y a des instants, dans une audience, qui doivent être saisis. La difficulté de rendre la justice relève précisément de ces instants, qui ne peuvent pas être rendus par la fiction, fût-elle de qualité.
Sans doute, mesdames et messieurs les députés, avez-vous besoin que je vous rassure davantage. Nous n'avons rien à craindre à ce que la justice soit vue par nos compatriotes dans son fonctionnement quotidien. Certains magistrats, et parmi eux de hauts magistrats, l'ont d'ailleurs dit eux-mêmes : si certaines audiences avaient été filmées, on n'aurait pas raconté ce que l'on a raconté – vous voyez évidemment à quelle affaire je fais allusion. C'est un point extrêmement important, puisqu'il s'agit d'éviter que l'on dénature les propos des acteurs de la justice. Je pense à un avocat général dont on a rapporté qu'il avait dit « Vous êtes les petits chéris de la République » alors qu'il a tenu des propos totalement opposés. Si l'audience avait été filmée, peut-être certaines personnes n'auraient-elles pas eu l'audace d'exploiter à des fins politiciennes des discours mensongers ?