Pardonnez-moi, mais ils sont indiscutables ! Il m'est donc impossible de dire que la défiance vis-à-vis de la justice est due à son laxisme. Par contre, j'ai évoqué certains facteurs qui conduisent les Français à la considérer comme telle. Je le répète, les chiffres que j'ai donnés sont incontestables – mais je sais qu'il vous est difficile de l'entendre.
Je vous prie de me croire de bonne foi. D'ailleurs, en matière de justice, vous savez que la mauvaise foi n'est jamais présumée.
Monsieur Ciotti, si je pensais que la justice était laxiste, je n'aurais aucun mal à le dire et je prendrais des mesures pour y remédier. Les chiffres que j'ai donnés hier – et que je donnerai à nouveau car, à l'évidence, si vous m'avez écouté, vous ne m'avez pas entendu – indiquent bel et bien que les peines prononcées sont de plus en plus lourdes ; n'en déplaise à ce que disent certains. Qu'attendez-vous donc de moi ? Que je prenne des mesures pour que la justice cesse d'être laxiste alors que je peux démontrer clairement, nettement et précisément qu'elle ne l'est pas ?
Je vous le redis, je ne suis pas un idéologue. À l'inverse, j'essaie d'être pragmatique, d'être un homme de bon sens, et de corriger les dysfonctionnements que j'identifie. Sur la rapidité des décisions, les règles relatives à l'exécution des peines, ou encore le désengorgement des prisons, j'ai beaucoup travaillé, monsieur Ciotti, et nos concitoyens le constateront bientôt.
Franchement, si je pensais que la justice était laxiste, je n'aurais aucun problème à le dire. Je ne suis pas un dogmatique ! Le fait est que les chiffres dont nous disposons sont fiables et me disent le contraire. Partant de là, essayons au moins de discuter sur des bases communes.
À cet égard, j'ai été le premier à accepter la création d'un observatoire de la réponse pénale, que demandaient les syndicats de police. Je n'ai pas peur de cela.
Il est évident, monsieur Ciotti, que certaines décisions de justice sont critiquables.