Intervention de Sébastien Huyghe

Séance en hémicycle du mercredi 19 mai 2021 à 21h00
Motion de rejet préalable (projet de loi ordinaire) — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Huyghe :

Ma défense vaudra aussi pour le n° 353 de M. Tourret. Victime d'un léger accident, il n'a pas pu être parmi nous ce soir. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

L'adoption de l'amendement ne devrait pas poser problème. En effet, il est issu de la proposition n° 8 du rapport qu'Alain Tourret, député de la majorité, et moi-même avons déposé, à l'issue d'une mission d'information relative à l'immunité parlementaire. Effectuée pour la commission des lois, elle examinait les garanties essentielles à la liberté politique de l'élu. La commission des lois a adopté les propositions de ce rapport à l'unanimité.

Cet amendement vise à étendre aux parlementaires le régime dont relèvent les avocats, les médecins, les magistrats, les notaires, les huissiers et les entreprises de presse, en cas de perquisitions menées dans leur bureau, leur permanence ou leur domicile. Lorsqu'une telle perquisition est diligentée, un membre du bureau de l'Assemblée nationale ou du Sénat sera présent, selon un principe comparable à celui qui veut que le bâtonnier assiste obligatoirement à une perquisition dans le cabinet d'un avocat. Ce dispositif tend à garantir que des documents susceptibles d'être politiquement sensibles et confidentiels, et sans rapport avec l'objet de l'enquête, ne pourront être saisis.

Il s'agit d'une mesure d'apaisement – j'insiste sur ce point. Chacun en effet se souvient d'une perquisition assez récente, qui a défrayé la chronique, pendant laquelle le ton était monté. La situation avait failli dégénérer – pour ne pas dire avait dégénéré. La présence d'un membre du bureau de l'assemblée à laquelle le parlementaire appartient sera de nature à apaiser la situation, car il fera tampon, si je puis dire, entre les auteurs de la perquisition et le parlementaire.

En outre, ce dispositif offre aux citoyens l'assurance que l'action politique de l'élu qui les représente n'entrera pas en conflit avec l'action légitime de la justice, dans le cadre de ses investigations.

Vous l'aurez compris, chers collègues, cet amendement participe à préserver le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs, indispensable au bon fonctionnement de la démocratie.

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