Je m'efforcerai d'être clair, car le sujet est délicat à expliquer. Puisque la justice doit inspirer la confiance et, pour cela, être compréhensible, nous avons déposé cet amendement visant à modifier l'article 362 du code de procédure pénale : celui-ci dispose que lorsque la majorité de six jurés – demain, de sept jurés – ne se dégage pas en faveur de la peine maximale encourue, à savoir trente ans, le débat ne porte plus que sur une peine maximale de vingt ans. Il y a donc un trou de dix ans assez inexplicable. La récente affaire Nordahl Lelandais en témoigne – et je n'ai évidemment pas l'intention, ici, de remettre en cause une décision de justice – : le public n'a pas compris pourquoi cet homme, qui était coupable et encourait trente ans d'emprisonnement, n'a été condamné qu'à vingt ans. C'était en fait la peine maximale qu'il encourait, puisqu'une majorité n'avait pas dû se dégager pour une peine de trente ans.
Faire confiance aux jurys populaires, les laisser prendre la bonne décision, c'est aussi leur permettre de débattre de la peine de manière dégressive, en partant de la durée maximale, et de prononcer des peines de vingt-deux ans, vingt-trois ans, etc. Un tel dispositif rendrait la loi plus intelligible.