Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Trafic routier en nord ardèche

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Depuis 1973, l'Ardèche est le seul département français à ne pas disposer de ligne de trains de voyageurs. Cette situation a conduit depuis plus de cinquante ans à une augmentation des usages de la voiture et à un fort accroissement du trafic routier dans notre département, notamment dans la vallée du Rhône. Si la fin du XXe siècle marquait l'ère du tout automobile, ces dernières années ont vu les attentes de nos concitoyens évoluer en faveur de modes de mobilité plus durables.

Aujourd'hui, le Nord Ardèche se trouve confronté à un double enjeu : répondre à cette demande de plus de mobilité vers les pôles urbains qui entourent le département et fluidifier le trafic routier dans la vallée du Rhône. Pour répondre à ce défi, le trafic ferroviaire semble aujourd'hui le moyen de transport le plus adapté, dans la mesure où le train offre une grande capacité d'accueil de voyageurs et affiche les coûts externes les plus faibles en matière d'émissions de CO2, de pollution de l'air, d'exposition au bruit ou encore d'accidents.

Enfin, la proximité de notre territoire avec le département de la Drôme et ses bassins d'emplois est la cause de nombreuses traversées du Rhône, alors que les ponts existants sont insuffisants pour permettre la fluidité des déplacements. Ainsi, plus de 20 000 véhicules circulent chaque jour entre Tain-l'Hermitage, Tournon-sur-Rhône et les nombreuses communes de la vallée du Doux, créant une situation qui, jour après jour, affecte le développement des communes centres.

Le contrat de plan État-région (CPER) 2015-2020 prévoyait pour l'Ardèche le lancement d'études, afin de préciser les conditions et les coûts de la mise en accessibilité des gares tout au long du parcours, de leur insertion urbaine et des connexions nécessaires avec les autres modes de transports. À l'heure actuelle, malgré les annonces du président de la région, les Ardéchois restent dans l'attente de solutions concrètes pour faciliter leur mobilité.

J'appelle votre attention sur la nécessité d'inscrire dans le nouveau CPER une étude de faisabilité, afin de rouvrir la rive droite du Rhône aux trains de voyageurs. Cette réouverture du trafic ferroviaire en Ardèche permettrait de desservir enfin nos communes et de fluidifier les déplacements routiers dans notre territoire.

J'appelle néanmoins également votre attention et celle de l'État sur la nécessité que cette étude des mobilités prenne en compte les problèmes de franchissement du Rhône et des ponts de la vallée du Rhône pour les véhicules automobiles, dont de très nombreux concitoyens ont encore besoin dans nos territoires, souvent éloignés des axes principaux. Les solutions de covoiturage ou de véhicules partagés ne pourront, à elles seules, répondre aux exigences de déplacements individuels. Nous devons pouvoir conjuguer différents usages afin de répondre aux besoins de ceux qui ont choisi de rester vivre dans nos départements encore largement ruraux.

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