J'ai une très bonne nouvelle : la reprise économique est présente – et le Gouvernement s'en réjouit autant que les élus dans leur territoire. Comme vous l'indiquez, nous percevons dans différents secteurs des difficultés croissantes, en termes de délais de livraison et de coût des matériaux. Il y a quinze jours, Bruno Le Maire et moi-même avons reçu les organisations professionnelles du bâtiment – la Fédération française du bâtiment (FFB) et la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) –, qui étaient particulièrement alarmées et nous ont demandé d'engager avec elles une réflexion sur les moyens permettant d'accompagner les entreprises de ce secteur.
Plusieurs mesures sont à l'étude. En matière de soutien financier, il y a parfois une différence entre le devis qui avait été établi et le coût réel des travaux : quand cette situation concerne les collectivités locales, nous allons regarder si les devis ne pourraient pas être réévalués, et de quelle manière. D'autres sujets sont un peu plus compliqués : ainsi, nous nous interrogeons sur l'éventualité de ne pas appliquer de pénalités de retard quand un chantier prend du retard en raison d'un problème de livraison.
Comme vous l'avez dit, nous sommes un peu pris en tenaille entre une forte demande aux États-Unis et en Chine, due à la reprise économique, et le fait que les industries ne sont globalement pas revenues à un niveau de production suffisant. Une partie des difficultés auxquelles nous sommes confrontés vient effectivement de ce que de nombreux fournisseurs ne se trouvent plus sur le territoire européen. C'est pourquoi l'un des objectifs essentiels du plan de relance va consister à relocaliser les entreprises sur notre territoire – ce qui, malheureusement, ne peut être qu'une action de longue haleine.
Nous espérons que les mesures ponctuelles d'accompagnement qui seront prises, jointes au fait que les industries situées en dehors de l'Europe reprennent une production suffisante, nous permettront d'éviter que la reprise économique ne soit freinée par ces difficultés d'approvisionnement. Nous sommes également très attentifs à ce que les besoins des entreprises en main-d'œuvre qualifiée soient couverts. Ces deux sujets – l'approvisionnement en matériaux et la présence d'une main-d'œuvre qualifiée répondant aux besoins des entreprises – font partie de ceux sur lesquels nous nous mobilisons pour que la reprise soit effective, concrète et puissante dans notre pays.