Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Grève des postiers dans l'ariège

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Avez-vous entendu parler du service « Veiller sur mes parents », proposé par un organisme multicentenaire ? Pour 19,90 euros par semaine, chaque client peut souscrire pour ses parents à un service de visite à domicile une à six fois par semaine pour « un échange convivial et bienveillant ».

Il s'agit en fait de La Poste, un service public dont la mission première était l'acheminement du courrier sur tout le territoire, que vos prédécesseurs et vous-même avez transformé en société anonyme à capitaux publics. Le service « Veiller sur mes parents » constitue l'exemple parfait de la marchandisation du service public et d'un dévoiement grotesque de la fonction sociale et solidaire du facteur.

Dix ans après le plan Ambition 2015 qui a supprimé 11 700 postes à La Poste en 2010, le prochain plan stratégique 2022-2030 participe d'une privatisation des services publics aux dépens des besoins des usagers. Dans ma circonscription rurale d'Ariège, votre œuvre et celle de vos prédécesseurs s'est traduite par une réduction de moitié du nombre de bureaux de poste en vingt ans. La création d'agences postales communales, tenues par des employés de mairie souvent mal formés aux tâches dont ils héritent, avec un niveau de service bien moindre qu'un réel bureau de poste, constitue une insuffisante roue de secours.

Depuis soixante-deux jours, les factrices et facteurs de Dreuilhe et Lavelanet en Ariège sont en grève pour défendre leurs conditions de travail et notre service public. Le plan stratégique 2022-2030 encourage la réorganisation des tournées des facteurs en leur attribuant davantage de dessertes sans augmenter leur durée de travail. Il transformera également les bureaux « centres de secteur » en bureaux « facteurs-guichetiers » et favorisera de nouvelles réductions d'amplitude horaire de guichets. In fine, cela conduira à accroître la pression sur le personnel et ainsi à détériorer la qualité du service.

Monsieur le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, quand comptez-vous agir pour mettre un terme à ce sabotage organisé ?

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