La crise sanitaire a confirmé le caractère essentiel des services postaux pour nos concitoyens, tout particulièrement pour les plus fragiles et les plus isolés d'entre eux. Le Gouvernement est donc très vigilant au bon accomplissement par La Poste de ses missions de service public et au niveau de qualité de service aux usagers.
Cependant, l'activité traditionnelle de La Poste, à savoir le transport et la distribution du courrier, se réduit de manière inexorable : entre 2008 et 2019, nous sommes passés de 18 milliards à 9 milliards d'objets traités. Dans ce contexte, La Poste réorganise son réseau de distribution tout en développant de nouvelles activités dans divers secteurs comme les services à la personne, la logistique urbaine ou le commerce électronique.
Le dispositif « Veiller sur mes parents », qui organise à la demande une présence régulière assurée par le facteur auprès des personnes âgées, est un parfait exemple d'activité qui s'appuie sur les facteurs pour développer de nouveaux services. Ces adaptations s'inscrivent dans une démarche globale de transformation du modèle industriel, économique et social du groupe La Poste pour lui donner les moyens de continuer à assurer les missions de service public que le législateur lui a confiées.
La crise sanitaire, en accélérant brutalement la baisse des volumes de plis échangés, rend encore plus nécessaire d'examiner en profondeur la mission de service universel postal, dont l'équilibre financier est structurellement dégradé. C'est pourquoi une mission a été confiée à M. Jean Launay, ancien député, avec l'objectif d'explorer les voies d'évolution permettant d'assurer l'équilibre économique du service postal et une offre adaptée aux besoins des Français.
Le maintien d'un maillage fin du territoire par des points de contact postaux est tout aussi essentiel. La loi fixe l'obligation à La Poste de maintenir au moins 17 000 points de contact répartis sur le territoire pour que chaque Français ait accès à un point de contact à moins de cinq kilomètres ou vingt minutes de trajet automobile.
Toutefois, La Poste doit s'adapter à la baisse continue de fréquentation de ses bureaux et est amenée, pour maintenir des services postaux de proximité, à transformer ses bureaux en d'autres formes de points de contact. Les bureaux facteurs-guichetiers, où le postier distribue le courrier le matin et accueille la clientèle en bureau l'après-midi, sont une réponse particulièrement adaptée dans les zones rurales. Ce type d'organisation, qui a notamment été mis en place en Ariège, permet le maintien de l'entièreté des services.
Les évolutions de la présence postale sont particulièrement encadrées. Ainsi, dans les zones rurales, lorsqu'il n'y a qu'un bureau de poste dans la commune, aucune fermeture de bureau de poste ne peut intervenir sans l'accord formel préalable du maire, et tout projet de modification des horaires d'ouverture doit également faire l'objet d'un échange avec le maire.
Permettez-moi d'ajouter que j'ai, en la matière, une petite expérience personnelle : dans la commune de 800 habitants où je vis et où dont j'ai été maire délégué pendant quelques mois, j'ai permis à la mairie de mettre en place le service postal dans d'excellentes conditions. L'ensemble des habitants se félicitent, je crois, de la possibilité qui leur a été donnée de garder un service tant de qualité que de proximité.