Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mercredi 26 mai 2021 à 15h00
Accès au foncier agricole — Après l'article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Même si M. le secrétaire d'État a annoncé la couleur en prévenant qu'il donnerait un avis défavorable à toutes les demandes de rapport, je défendrai néanmoins cet amendement.

Initialement, le foncier désignait le fonds de terre. Les économistes Adam Smith et David Ricardo, en 1776 et 1817, ont défini le foncier agricole comme un moyen de production, source de revenu pour son détenteur. Au fil des années, la définition du foncier n'a cessé de s'élargir au-delà des seules terres. Dans les années 1950, Michel Augé-Laribé, dans son essai sur la définition des termes usuels de l'économie rurale, définit le foncier agricole comme ce qui « concerne les terres avec leurs améliorations et plantations, les constructions, ouvrages et choses qu'elles supportent, [qui] leur sont incorporées ou unies ».

De manière évidente, le foncier agricole ne se réduit pas au fonds de terre. Il est donc important pour le législateur d'avoir une meilleure information sur les différents éléments qui le composent : bâtiments, spécificités du terrain qui lui apportent une valeur ajoutée, etc. Il est essentiel de mieux définir le foncier et ses différentes parts, de manière méthodique et approfondie. Un tel rapport aurait été utile pour mieux appréhender le contenu de cette loi. Il est important de se pencher sur la question dès aujourd'hui car les instructeurs de la SAFER devront, demain, apprécier le prix des terrains pour comprendre s'il est exagéré ou non.

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