Le numéro unique est très attractif, très séduisant, et il fonctionne dans des pays comme les États-Unis, où la prise en charge des blessés ou des malades se réalise de façon différente, avec un objectif consistant à ce que la personne ayant besoin de soins soit conduite le plus rapidement possible vers un centre hospitalier, plutôt que d'être prise en charge sur le terrain.
Plusieurs expérimentations ont été réalisées en vue de l'application du numéro unique en France et, à ce sujet, certains ont exprimé la crainte d'assister à une saturation ou une sursaturation des services d'urgence hospitaliers déjà en tension, ainsi qu'à une augmentation de la surcharge opérationnelle des sapeurs-pompiers. S'il est impossible pour le moment d'apporter des réponses définitives à ces interrogations, nous savons d'ores et déjà qu'il existe d'autres solutions. Je pense notamment au système constitué d'une plateforme commune recevant d'une part les appels au secours, d'autre part les demandes de soins, avec une interopérabilité entre les deux. Un tel système – qui a montré son efficacité, par exemple en région lyonnaise – évite la saturation, notamment grâce aux services mutuels rendus grâce à l'interopérabilité.
J'estime qu'il ne faut pas diriger tous les patients vers les services hospitaliers, car ils ne se trouvent pas tous dans un état nécessitant de recourir au plateau technique de l'hôpital. Cette situation, qu'on rencontre déjà trop fréquemment, se trouverait aggravée si on généralisait un système ne comportant pas, en amont, une réflexion médicale visant à orienter chaque malade vers la structure correspondant le mieux à ses besoins.