Monsieur le Premier ministre, je vais faire appel à votre bon sens et à votre humanité. Depuis le début de la crise sanitaire, afin de limiter les déplacements et, partant, la diffusion du virus, le Gouvernement a dressé une liste de motifs impérieux permettant de voyager en outre-mer.
Lorsque l'un des parents proches travaille ou étudie sur le continent, les familles sont séparées. Cette séparation, parfois synonyme de délaissement ou d'isolement, qui dure maintenant depuis quinze mois, est vécue douloureusement par les familles réunionnaises.
Dans son communiqué de presse du 19 mai, le ministre des outre-mer, a indiqué vouloir supprimer dès le 9 juin la justification d'un motif impérieux pour voyager en outre-mer, mais La Réunion a été exclue du dispositif. Cette décision a particulièrement choqué les Réunionnais, car elle est injuste et méprisante.
Monsieur le Premier ministre, ma demande rejoint celle de très nombreux élus. Il ne s'agit pas d'ouvrir la circulation à tous les voyageurs sans contrôle : toutes les mesures de régulation – présentation d'un test PCR négatif réalisé moins de soixante-douze heures avant le voyage, auto-isolement de sept jours à l'arrivée et réalisation d'un nouveau test PCR à l'issue de ce délai – seraient conservées, de sorte que le variant sud-africain ne passerait pas plus les frontières qu'il ne l'a fait ces derniers mois.
Comme vous le savez, seuls 9 % de la population ont eu accès à la seconde dose du vaccin, ce qui empêchera de très nombreuses familles de voyager à partir du 1er juillet, car elles n'auront pas le temps de respecter le schéma vaccinal complet, qui nécessite deux mois.
Face à cette situation, qui priverait les familles réunionnaises de déplacement pour la deuxième année consécutive, je vous demande, monsieur le Premier ministre, de revenir sur cette décision et de bien vouloir intégrer à la liste des motifs impérieux les déplacements des membres de la famille proche – parents, enfants, grands-parents. En effet, les voyages des parents ou grands-parents pour retrouver leurs enfants ou petits-enfants ne sauraient être assimilés à des voyages touristiques : ne les privez pas du bonheur de se revoir, que vous accordez à toutes les autres familles françaises.