Il y a là plusieurs débats intéressants à mener mais ils pourraient finir par ressembler à un nœud gordien que nous ne parviendrions pas à dénouer. Je ne le souhaite pas ; cela pourrait laisser croire que nous ne faisons que nous répéter, encore et toujours, sur les mêmes sujets. Je voudrais ainsi soutenir la position de M. le rapporteur.
Par ailleurs, il faut aussi mesurer l'efficacité – ou l'inefficacité – concrète des mesures existantes. Je vais commencer par le temporel avant de m'intéresser au spirituel – la Constitution. Monsieur Ciotti, vous ne pouvez pas dire tout et son contraire ! Selon vous, puisque les six derniers attentats terroristes ont été commis par des étrangers, il y a un problème avec les étrangers et cela rend absolument nécessaire de légiférer sur leur cas. Or jusqu'à présent – restons très modestes, tout peut arriver à tout moment –, aucun sortant de prison n'a commis d'attentat et les neuf derniers attentats ont été commis par des gens qui n'étaient pas inscrits au FSPRT et ne faisaient pas l'objet de MICAS.
Vous devez donc avouer que manifestement, les dispositions votées par le Parlement fonctionnent. Il y a des dizaines – à vous écouter, des centaines – de personnes qui sont sorties de prison depuis qu'elles ont commis des attentats terroristes il y a quelques années dans notre pays, sans parler de ceux qui ont été emprisonnés pour complicité ou même, puisque vous les comptabilisiez devant le garde des sceaux, des détenus de droit commun qui se sont radicalisés en prison. Je le constate statistiquement, de même que vous évoquez la statistique concernant les étrangers : jusqu'à présent – encore une fois, restons très modestes, cela peut arriver et je ne veux engager personne –, aucun d'entre eux n'a commis d'attentat.