Notre assemblée a déjà eu le loisir de débattre deux fois du projet de loi bioéthique que nous examinons à présent en troisième lecture. Dès lors, on pourrait penser, à l'instar de quelques-uns des orateurs précédents, que le débat est derrière nous et qu'aujourd'hui, une majorité, conformément à l'engagement d'un Président de la République, souhaite ouvrir l'accès à la procréation médicalement assistée aux femmes seules et aux couples de femmes, en présentant cette disposition comme une mesure de progrès, d'équité et d'égalité sociale, et ce dans le cadre d'un texte relatif à la loi de bioéthique. Cela nous invite d'ailleurs à réfléchir et à nous demander si cette généralisation de l'accès à la procréation médicalement assistée relève bien d'un texte de bioéthique ou plutôt d'un texte politique et sociétal.
Une chose est sûre en tout cas : la conséquence de cette ouverture n'a rien à voir avec la bioéthique ; il s'agit purement et simplement d'une modification du droit de la filiation.