Mon intervention sera sans doute un peu longue car je souhaite répondre à quelques arguments déjà développés et peut-être à ceux qui seront exposés à l'occasion des amendements suivants. Les défenseurs des amendements de suppression ont successivement soulevé des craintes liées aux conséquences psychologiques sur les enfants à naître, aux dérives vers un droit à l'enfant ou encore à un glissement vers la gestation pour autrui. En réponse à ces arguments, je dirai d'abord que l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation sera sans incidence sur la gestation pour autrui, qui est antinomique des grands principes bioéthiques auxquels nous sommes tous attachés. Le rapporteur vient de le dire et le Gouvernement en a fait la ligne rouge au cours des différentes lectures du texte à l'Assemblée nationale et au Sénat. Les choses sont claires : ce texte n'ouvrira pas le droit à la GPA et n'est pas non plus une première étape vers cette ouverture.
De même, il n'existe pas de droit à l'enfant. Les couples hétérosexuels qui s'engagent aujourd'hui dans un parcours d'AMP ne disposent d'ailleurs pas d'un droit à l'enfant ; ce ne sera pas davantage le cas demain s'agissant des couples de femmes ou des femmes célibataires.