Plusieurs de ces amendements visent à interdire l'accès à la PMA aux couples de même sexe, ce qui va à l'inverse de but poursuivi dans la loi. Notre avis sera donc évidemment défavorable.
Plusieurs orateurs opposent intérêt de l'enfant et intérêt de l'adulte ? Pourquoi les opposer alors que bien souvent, ils convergent, même si, au moment de l'adolescence, il peut y avoir de petites difficultés. Et quand ils convergent, c'est ce que l'on appelle une famille épanouie, qu'elle soit composée de parents de sexes différents ou de même sexe, de filles ou de garçons.
Madame Thill, comme je vous l'ai déjà dit en commission, le critère d'infertilité est abandonné depuis longtemps lorsqu'un couple hétérosexuel ne parvient pas à procréer mais je sais bien que, d'après vous, les hommes et les femmes ont tout ce qu'il faut pour que ça marche. Ce n'est pas toujours le cas. Nous pouvons même remonter loin dans l'histoire : Abraham et Sarah ne sont pas parvenus à procréer même s'ils avaient tout ce qu'il fallait pour. Et depuis, beaucoup d'autres couples se sont trouvés dans l'impossibilité de procréer alors même qu'ils n'étaient pas stériles d'un point de vue médical. Il arrive même parfois qu'après avoir eu un enfant grâce à une PMA, un couple en ait d'autres dans des conditions naturelles, comme si une inhibition, y compris de nature psychologique, avait été levée.
Enfin, s'agissant de la médecine, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, chassons l'idée qu'elle serait faite uniquement de thérapeutique. Quelle erreur ! Il n'y a qu'en France qu'on peut entendre une telle ineptie ! Heureusement, la médecine s'occupe d'abord de la santé des personnes ; elle n'est pas là uniquement pour soigner des malades. Quand des médecins s'occupent de prévention, de dépistage, de vaccination – c'est à l'ordre du jour – ou réalisent des IVG, font-ils des thérapeutiques ?