Deuxièmement, nous avons à nouveau rejeté la ROPA en commission spéciale, parce qu'elle va à l'encontre même de la philosophie du texte et de ce que nous souhaitons défendre. Depuis le début de son examen, nous ne cessons de dire que celui qui fait un don n'est pas celui qui élèvera l'enfant et ne doit pas être reconnu comme le père ou la mère. Nous différencions bien celui qui fait le don de gamètes de celle qui va le recevoir. À partir du moment où on fait de facto un don dirigé dans un couple, cela signifie qu'on veut – et je peux comprendre la philosophie de celles et ceux qui le souhaitent – que les deux mères aient une place égale dans le couple : celle qui fournit le gamète et celle qui le reçoit. Mais cela va à l'encontre de l'idée que nous avons défendue : on est mère grâce à la PMA pour toutes, quand bien même ce n'est pas avec ses propres gamètes.
Les amendements viennent rompre la philosophie de l'anonymat du don : on ne fait pas de don dirigé. Nous faisons une vraie différence entre celui qui donne et qui n'est qu'un donneur, et celui qui reçoit, qui élève et qui devient le parent, au-delà des considérations médicales que le secrétaire d'État a expliquées – une FIV a des effets importants. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité maintenir cette clarté dans le débat. Elle nous a conduits à de nombreuses reprises – nous en sommes à la troisième lecture – à refuser l'introduction de la ROPA, non pas pour faire une discrimination, mais parce qu'on distingue le donneur de celui qui élèvera, aimera et sera le parent de l'enfant.