… de fait, l'excellence de l'offre médicale en France est reconnue internationalement.
À cet égard, l'accord franco-algérien offre des perspectives au regard de nos relations avec d'autres pays partenaires extra-européens. En effet, cette convention constitue un cadre qui pourra être décliné à l'avenir et donner lieu à des conventions avec d'autres pays tiers, dans la mesure où l'existence d'impayés dépasse le seul cas algérien. Selon les statistiques de l'AP-HP, au 31 août 2017, les dettes des particuliers et des organismes marocains s'élevaient à plus de 11 millions d'euros, et celles des États-Unis, à près de 6 millions d'euros. Les pays du Moyen-Orient sont également concernés : on compte 1,7 million d'euros de dettes pour l'Arabie Saoudite, 3,8 millions pour le Koweït et 1,9 million pour la Libye. Nous ne pouvons dès lors pas ignorer l'impact économique de ces situations, qui sont liées, notamment, au développement de ce que l'on qualifie aujourd'hui de « tourisme médical » et qui, si l'on veut bien ne pas s'arrêter à l'aspect touristique, doit être pris en considération. De fait, la mobilité internationale des patients n'a eu de cesse de se développer au cours des dernières années. L'accueil des patients étrangers par les systèmes de santé les plus attractifs représentait déjà un marché mondial d'environ 60 milliards d'euros dans le monde en 2015. De nombreux pays ont fait le choix d'investir dans ce type de tourisme, à l'instar de l'Allemagne, qui est aujourd'hui le pays qui accueille le plus de patients étrangers en Europe. La France, elle, peine pour l'instant à se positionner sur ce créneau.
L'accueil des patients étrangers comporte des avantages non négligeables pour notre économie. En 2014, un rapport réalisé à la demande du Gouvernement par Jean de Kervasdoué, économiste de la santé et ancien directeur des hôpitaux, a montré qu'une politique volontariste de la France en matière de tourisme médical pourrait laisser espérer un chiffre d'affaires annuel supplémentaire de l'ordre de 2 milliards d'euros grâce, notamment, à l'accueil de patients étrangers pour des soins programmés.
L'accueil de ces patients présente toutefois un certain risque financier pour nos hôpitaux. Comme l'ont rappelé nos collègues, les impayés laissés par le régime social algérien sont lourds de conséquences pour l'AP-HP, et c'est bien ce qui nous conduit aujourd'hui à examiner le présent projet de loi. Il est indispensable de créer un environnement favorable à l'homogénéisation et à la sécurisation de la gestion financière des patients étrangers. L'adoption du projet de loi autorisant l'approbation du protocole annexe à la convention générale entre la France et l'Algérie s'inscrit pleinement dans cette perspective.
À la suite du protocole d'accord conclu, il y a déjà trente-sept ans, entre la France et un partenaire avec lequel elle a toujours souhaité maintenir des relations amicales, voire fraternelles, les efforts des services sociaux et diplomatiques de nos deux pays ont abouti à ce projet de loi qui nous est soumis pour ratification. J'espère, chers collègues, pour les différentes raisons exposées, qu'il fera l'objet d'un large consensus.