Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 8 juin 2021 à 15h00
Bioéthique — Article 2

Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles :

L'essentiel a été dit par M. le rapporteur et par certains des intervenants précédents, notamment M. Marilossian. Je souhaite cependant apporter quelques éléments de recadrage et rappeler les objectifs que vise l'article 2.

Je rappelle à mon tour que nous sommes confrontés à un recul de l'âge du premier enfant, conséquence d'un mouvement d'ampleur qui ne devrait pas s'inverser parce qu'il résulte de changements considérables – divers et variés – dans les comportements, survenus au cours des dernières décennies, liés aux aspirations aussi bien scolaires que professionnelles des uns et des autres.

Parmi les moyens à notre disposition, notamment pour maintenir notre taux de natalité, qui a fait l'objet d'un rapport récent du haut-commissariat au plan, nous pouvons offrir la possibilité aux femmes et aux hommes qui ne peuvent concrétiser leur projet parental à un moment donné, pour des raisons qui leur sont propres, de conserver leurs gamètes, et leur permettre ainsi de différer ce projet en ayant alors de plus grandes chances de succès. Tel est le premier objectif de l'article 2.

Cette avancée présente d'autres avantages à moyen et à long termes. Elle permettra de réduire la demande de don d'ovocytes, puisque les propres ovocytes de la femme, conservés antérieurement, pourront être utilisés, mais aussi d'augmenter le nombre de gamètes disponibles pour le don, dans l'hypothèse où, n'en ayant pas eu besoin, les femmes et les hommes concernés les donneraient finalement pour qu'ils bénéficient à d'autres personnes.

Cette mesure contribuera enfin au renforcement de l'égalité entre les femmes et les hommes en réduisant l'impact de l'écart biologique entre eux – je fais référence à la fameuse horloge biologique déjà évoquée par M. Marilossian.

Enfin, l'autoconservation de gamètes n'apparaît contraire à aucun principe bioéthique et, comme l'a rappelé le rapporteur, cette pratique est très encadrée afin d'éviter toute dérive.

Pour toutes ces raisons, l'article 2 est important et a toute sa place dans ce projet de loi bioéthique. Nous sommes donc défavorables à ces amendements de suppression.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.