Avis défavorable pour tous les amendements en discussion commune. Madame Brocard, je me dois de vous répondre, car le point que vous soulevez est important. La prohibition de l'établissement de la filiation entre le donneur et l'enfant vaut pour toutes les configurations, pour une seule et simple raison : le donneur ne donne pas pour construire un récit familial, une relation parentale et une histoire de vie, mais pour accompagner d'autres personnes dans la construction de leur propre projet parental et de leur engagement à vie auprès de l'enfant. Il ne faut absolument pas perturber cela et il ne doit jamais y avoir de confusion entre don et parentalité.
Vous émettez l'hypothèse selon laquelle un enfant, devenu majeur, retrouve un donneur et noue des liens avec lui. S'ils le souhaitent, ils construiront probablement une relation amicale, qui n'est pas proscrite – grand bien leur fasse. Mais dans la construction d'un enfant, même devenu adulte, une confusion entre la parentalité et le don totalement désintéressé – le donneur choisit en effet, au moment où il donne, de se dessaisir pleinement des fruits de son don – serait très dangereuse.