Ce n'est pas l'amendement le plus glamour que j'aurai eu à défendre, j'en suis désolée ! « Don de corps à la science, un charnier au cœur de Paris » : c'est ainsi que titrait un journal à forte audience fin 2019. En effet, la presse a révélé les conditions scandaleuses dans lesquelles étaient utilisés les corps à l'université Paris-Descartes : des corps qu'on a laissé pourrir et être rongés par les souris, à tel point que certains ont dû être incinérés sans avoir pu être disséqués ; des corps empilés les uns sur les autres, sans aucune dignité et contrairement à toute règle éthique ; des corps démembrés à même le couloir, dans un passage près de bureaux administratifs. Information peu connue des donneurs, les corps servent également à des entreprises privées auxquelles ils sont vendus, entiers ou démembrés. Les professeurs de médecine doivent eux aussi payer pour pouvoir disséquer. Cette tarification des corps a eu pour conséquence de voir partir sous le manteau ce qu'on appelle pudiquement des « pièces anatomiques », autrement dit des morceaux de corps.
Vous en conviendrez tous : de telles pratiques sont inacceptables. Notre amendement vise à garantir aux personnes qui donnent leur corps à la science ou à la recherche médicale qu'il sera traité avec respect et dignité. Je précise que cet amendement a été déposé avant la mise en examen du président de l'université Paris-Descartes, où a été révélé ce scandale.