Mais reprenons le cas d'espèce qui nous occupe.
Pourquoi placer des cellules souches dans un environnement extraembryonnaire, de tissu animal ? On en a besoin en tant que tissu nourricier, ainsi que pour valider l'état souche des cellules.
La mention des zoonoses s'explique par des recherches commencées il y a plusieurs décennies, dont les résultats commencent à être intéressants ; ils devraient l'être davantage encore à terme, comme je l'ai expliqué en commission spéciale. La zoonose que vous citez fait référence aux miniporcs, bien connus des biologistes, parce que leur système immunitaire est très proche de celui de l'homme. J'ai expliqué qu'il s'agissait probablement de l'origine de l'interdiction de consommer du porc dans certaines religions, en particulier issues de contrées chaudes. Quand une grippe aviaire se transmet aux porcins, les agriculteurs comme les services sanitaires et vétérinaires savent que le danger devient grand pour l'homme.
L'idée est donc d'utiliser ce modèle pour produire, par exemple, des cœurs humanisés. Les premiers succès sont là. En effet, le cœur de ces animaux est, de surcroît, d'une taille comparable à celle du cœur humain. Il s'agit d'apporter un jour une réponse aux milliers de Français qui attendent désespérément une greffe. Une autre application concerne la conversion de cellules hépatiques en cellules pancréatiques – je concède qu'il existe d'autres approches en ce domaine. Il s'agit de fabriquer des pancréas en vue de transplantations, avec l'espoir d'offrir une solution au diabète de type 1, pathologie toujours d'actualité. En effet – je parle sous le contrôle des médecins ici présents –, le traitement par insuline n'est malheureusement pas une solution, car il implique des pics et des variations de concentration en sucre dans l'organisme, délétères à long terme.
Voilà un aperçu de la réalité, des objectifs avec lesquels les expériences de ce type sont menées. Il s'agit d'un champ très contrôlé et restreint.