Vous l'avez dit, télétravail a été le mot d'ordre qui a permis de s'adapter à la période de crise sanitaire. La ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, Élisabeth Borne, a dès le début de la crise entretenu un dialogue régulier avec les organisations syndicales, patronales et salariales. Le télétravail a été un levier pour lutter contre les risques de contamination : il a permis d'éviter la circulation du virus au sein des entreprises mais aussi à leurs abords et dans les transports en commun. Quelques chiffres peuvent éclairer ce phénomène : selon l'Institut Pasteur, le télétravail a réduit de 30 % les risques de transmission. Il a été adopté dans plusieurs secteurs d'activité depuis plusieurs mois ; là où les salariés en ont exprimé le besoin, ils ne se rendent sur leur lieu de travail qu'un jour par semaine, ce qui témoigne de la qualité du dialogue engagé au cours de la crise.
Depuis le 9 juin, alors que le contexte sanitaire s'améliore, des marges de manœuvre ont été redonnées aux entreprises. Elles doivent désormais fixer une jauge en concertation avec leurs salariés, dans le cadre d'un dialogue riche ; telle est la philosophie du collectif gouvernemental. Elles doivent ainsi définir un nombre minimum de jours de présence par semaine et permettre un retour progressif sur les lieux de travail. En effet, vous l'avez dit, le télétravail a aussi pu générer des situations de stress, d'anxiété ou d'isolement. D'ailleurs, au milieu du mois d'avril, 47 % des salariés déclaraient se sentir isolés et 34 % d'entre eux estimaient que le télétravail augmentait leur stress. Le retour sur site implique évidemment que l'organisation du travail soit adaptée aux exigences de sécurité au sein des locaux des entreprises, mais aussi qu'elle tienne compte du vécu des télétravailleurs.
La crise sanitaire a fait entrer le télétravail dans le quotidien des travailleurs et je crois que c'est une avancée pérenne. Cela implique que tous les employeurs et leurs salariés tirent les enseignements de cette expérience. Si la situation sanitaire le permet, les entreprises et les branches professionnelles seront invitées par la ministre du travail à définir au 1er septembre le cadre applicable en matière de télétravail, en s'appuyant sur l'accord national interprofessionnel (ANI) conclu le 26 novembre dernier. Pour Élisabeth Borne, il est essentiel d'accompagner le recours au télétravail en fonction de la taille de l'entreprise et des besoins des salariés.