Tout ça me semble un peu décalé, madame la secrétaire d'État ! La question n'est pas celle de l'activité partielle de longue durée. J'étais par exemple en contact avec quelqu'un du ministère, quelqu'un de très charmant d'ailleurs, concernant PPG, qui m'a expliqué que tout serait fait pour que le plan social soit le plus humain possible, alors que le problème est de savoir comment conserver les emplois d'entreprises qui produisent ce dont nous avons réellement besoin en France. Malgré ces besoins, les emplois sont envoyés ailleurs parce que soit les donneurs d'ordres comme Renault ou Peugeot, soit les propriétaires, après avoir empoché des aides de l'État, vont faire des bénéfices dans des pays où le travail est moins cher. On ne peut plus accepter cela ; il faut changer de logiciel.
Il ne faut plus donner d'argent à des entreprises sans conditions. La première d'entre elles consiste à empêcher les licenciements boursiers. Les entreprises ne peuvent pas recevoir l'argent des contribuables et opérer, en même temps, des licenciements boursiers ; ça me semble logique, et ça l'est encore plus dans la période actuelle.
Une deuxième condition est liée aux deux années de baisse de la production nationale : on pourra faire ce qu'on voudra, il faudra bien finalement savoir qui paie. Et ça peut être soit le capital, soit le travail. Vous avez manifestement décidé que ce serait de nouveau le travail – c'est la réforme des retraites, celle de l'assurance chômage… Nous disons, au contraire, qu'il faut aller chercher, d'une manière ou d'une autre, l'argent qui continue de s'accumuler – on sait que les dividendes des entreprises du CAC40 ont augmenté de 22 % l'an dernier alors que nous traversons une crise économique majeure – pour rétribuer le travail.
Cela passe par la réduction du temps de travail, la fin des licenciements économiques, une garantie d'emploi, l'embauche pour la transition écologique… Nous y arriverons en mettant l'argent dans le travail et en arrêtant de penser que plus on favorisera les capitaux plus on favorisera l'emploi – c'est la théorie du ruissellement –, car on constate que ce n'est pas vrai. Le résultat, c'est Alvance Aluminium Wheels. J'aurais parlé d'eux plusieurs fois, mais je vous assure que leur colère n'est pas partisane. Allez les voir, chers collègues, ils sont devant l'Assemblée ! C'est insupportable de voir des gens qui vous disent : « On est en train de crever ! » C'est notre industrie qui est en train de crever ; il faut les protéger.