La question du dispositif européen déployé en faveur des travailleurs victimes de la crise est rarement abordée. Nous tentons au cours de ce débat d'évaluer ce qui a déjà été mis en œuvre par l'État mais, pour être complet, cet exercice doit nous pousser à traiter des insuffisances dont certaines sont manifestement européennes.
Face à la crise, l'Union européenne a très vite voulu muscler son aide aux victimes de la covid-19. Ce soutien s'est notamment traduit par une augmentation du budget du FEAM, le fonds européen d'ajustement à la mondialisation : 1,3 milliard d'euros ont été débloqués. Le périmètre du FEAM a été étendu pour inclure les salariés victimes d'un licenciement lié à la pandémie. Le fonds s'est retrouvé sous les feux de l'actualité lorsqu'il a fallu aider les salariés de KLM.
Cependant, en France, les effets du FEAM sont limités, car, comme beaucoup de fonds européens, celui-là reste peu connu du grand public. Madame la secrétaire d'État, comment comptez-vous pallier ce manque de notoriété et rendre ce fonds plus réactif et plus visible pour les travailleurs français ? En 2020, la Cour des comptes pointait déjà l'opportunité manquée pour les entreprises françaises car le fonds a été peu mobilisé face à la crise. En comparaison, on sait que l'Espagne a opté pour une approche par filières avec des dossiers montés à l'échelon local, stratégie qui bénéficie beaucoup aux PME.
Quelles sont les mesures prises pour saisir cette opportunité européenne afin de sauver l'emploi en période de crise ? Pourquoi ne pas développer une approche prenant en compte les filières et les territoires afin d'en faire profiter les salariés des PME ?