Vous avez rappelé l'incroyable prouesse scientifique et technologique qui a permis de développer en un temps record les vaccins contre la covid-19. C'est un véritable succès des biotechnologies et un véritable exploit. Cela a été rendu possible parce que, dès avant la crise sanitaire, de très nombreux pays – dont la France, je tiens à le rappeler – travaillaient sur la question des plateformes vaccinales pour généraliser les processus de vaccination prévus pour d'autres types de pathologies et qui ont pu être adaptés à la covid-19. L'essor, en particulier, de la technologie des vaccins ARN résulte de plus de vingt ans de recherches sur les ARN messagers pour pouvoir les stabiliser, ces vaccins étant développés à visée curative pour, notamment, l'immunothérapie des cancers. Une formidable mobilisation des compagnies pharmaceutiques, soutenue en particulier par le programme Warp Speed américain, a permis de paralléliser les étapes de développement.
Le choix français s'est porté sur l'utilisation de la plateforme dite rougeole, c'est-à-dire sur l'utilisation du vaccin dérivé du virus de la rougeole pour préparer celui contre la covid. Tout laissait penser que cette plateforme pourrait fournir un très bon vaccin, l'intérêt étant aussi que son déploiement dans le monde entier aurait été facilité par son mode de production aisé. Malheureusement, et c'est le lot de la recherche, les phases des essais précliniques n'ont pas débouché sur un succès. Ce n'est pas pour autant que la recherche vaccinale en France ne produit pas ses effets : nous avons encore d'autres vaccins en cours de production, notamment contre des variants qui pourraient échapper aux vaccins actuels, ou encore pour la revaccination ou à destination des pays africains. Comme vous le voyez, toute la recherche vaccinale continue à être mobilisée. Ce n'est pas parce que, comme souvent en recherche, des choix ne se concrétisent pas que l'on doit jeter l'opprobre sur l'ensemble de la recherche française.