Le Président de la République l'a rappelé très clairement, nous sommes favorables, sur le principe, à la levée des contraintes de la propriété intellectuelle pour permettre la production de vaccins partout dans le monde, notamment en Afrique. Mais il y a aussi un principe de réalité.
L'objectif est que nous puissions vacciner un maximum de personnes dans le monde, parce que c'est notre intérêt à tous et que plus on tarde à vacciner, plus des variants peuvent émerger et plus la pandémie peut malheureusement reprendre. C'est donc un devoir moral, un devoir de solidarité de le faire à l'égard des pays à revenu intermédiaire et des pays les plus pauvres. Mais pensez-vous vraiment, monsieur Coquerel, qu'il suffit de dire qu'il n'y a plus de propriété intellectuelle pour que des usines émergent en Afrique et soient capables de produire des vaccins avec des technologies aussi complexes que les vaccins à ARN messager ou les vaccins à adénovirus ?
Nous privilégions donc d'abord le don de doses ; je crois que c'est très important que nous puissions le faire très rapidement, et c'est pour cela que nous nous sommes engagés au G7 sur plus d'un milliard de doses supplémentaires d'ici à la fin de l'année 2022.
La deuxième chose, c'est de permettre de produire plus dans les usines qui existent déjà et d'accompagner l'implantation, comme je le disais tout à l'heure, d'usines en Afrique. Ce sont les acteurs industriels qui doivent nous accompagner pour produire davantage de vaccins.
La troisième chose, c'est effectivement d'aider tous les pays qui le peuvent à produire ces vaccins dans le temps le plus réduit possible. Si nous réglions les problèmes de propriété intellectuelle avant, il y aurait deux à trois ans de négociations avant que nous soyons capables de le faire, comme je l'ai rappelé tout à l'heure. Le Président des États-Unis a fait part de sa volonté, mais nous attendons toujours de travailler sur les accords qui permettront la levée de cette propriété intellectuelle.
Voilà les trois axes sur lesquels nous travaillons. Ils sont bien au nombre de trois, il y a bien la question des brevets qui se pose, mais l'urgence est de pouvoir distribuer des doses partout dans le monde.