Intervention de Marie Lebec

Séance en hémicycle du mardi 15 juin 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Scolarisation des enfants porteurs d'un handicap

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Lebec :

Tout au long de ces quatre années de législature, nous avons donné la priorité à la transformation de l'école, non en diffusant une énième innovation en matière d'apprentissage mais en mettant au cœur de notre politique l'élève et la maîtrise des fondamentaux : dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones REP – réseau d'éducation prioritaire – et REP+ – réseau d'éducation prioritaire renforcé – au bénéfice de 300 000 élèves ; abaissement de l'âge d'instruction obligatoire de 6 ans à 3 ans pour lutter dès le plus jeune âge contre les inégalités de destin ; introduction des petits-déjeuners gratuits et de la cantine à 1 euro pour que chaque enfant puisse apprendre dans les meilleures conditions. Ce sont autant d'avancées concrètes, qui se traduisent par de bons résultats lors des évaluations des acquis des élèves.

Notre engagement, c'est aussi d'école pour tous, l'école inclusive qui intègre chaque enfant malgré les difficultés qu'il peut rencontrer. Cette politique porte ses fruits puisqu'elle a permis de scolariser près de 20 % d'enfants handicapés supplémentaires en milieu ordinaire depuis la rentrée 2017-2018.

Néanmoins, dans certains départements, comme les Yvelines, qui connaissent encore une progression de la population de leurs élèves, de nombreux enfants ayant besoin d'accompagnement n'ont pas, depuis la rentrée, d'AESH – accompagnants d'élèves en situation de handicap –, alors que ceux-ci leur apportent une aide essentielle pour suivre une scolarité normale et favorisent leur autonomie. Des établissements et des représentants des parents d'élèves m'ont fait part de situations compliquées : ce défaut d'accompagnement se traduit par des difficultés d'apprentissage pour les élèves concernés, en primaire ou au collège, difficultés qui pèsent sur leur passage au niveau supérieur et qui peuvent avoir des conséquences durables pour la suite de leur scolarité.

Si la scolarisation de tous les enfants doit rester notre objectif, cette politique n'est pas sans conséquence sur le nombre d'AESH dont nous avons besoin pour garantir la réussite de tous les élèves. Ainsi la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) des Yvelines annonce qu'il y a en moyenne 15 % de notifications supplémentaires chaque année. Ce sont donc des dizaines de postes d'AESH en plus qu'il faudrait dans notre département pour répondre aux besoins des futurs élèves.

Je sais que des efforts significatifs ont déjà été entrepris depuis le début du quinquennat et qu'ils vont se poursuivre, puisque le Président de la République s'est engagé sur le recrutement de 11 500 AESH d'ici à 2022 partout en France. Nous avons abouti à une amélioration des conditions d'emploi des AESH, une revalorisation et une sécurisation du métier, ainsi qu'à un accueil et à une écoute des familles mieux à même de leur garantir une prise en charge adéquate de leurs enfants. Beaucoup a donc été fait mais nous devons prolonger ces efforts pour permettre à tous les enfants d'aller à l'école de la République.

Madame la secrétaire d'État, je souhaitais vous alerter sur la situation dans les Yvelines et les conséquences qu'elle entraîne pour les enfants. Quelles perspectives envisagez-vous à la rentrée 2021 pour concrétiser notre ambition et permettre à tous les élèves d'aller à l'école ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.