Intervention de Olivia Gregoire

Séance en hémicycle du mardi 15 juin 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Production d'oxygène en france

Olivia Gregoire, secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable :

Je vous remercie de votre question sur une ressource effectivement stratégique. Nous pourrions réfléchir, dans l'esprit de ce que vous proposez en matière de biens publics, à intégrer la distribution d'oxygène aux secteurs « stratégiques » chers à Arnaud Montebourg et élargis par la loi relative à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE). Mon équipe et moi-même sommes pleinement à votre disposition pour y travailler parce votre question est pertinente : malheureusement, de l'Inde au Brésil, cette atroce crise a démontré à quel point l'oxygène était un bien stratégique, quasiment public, en tout cas de première nécessité.

Nous nous sommes renseignés, et Bercy n'a pas connaissance d'inquiétudes concernant Air liquide ou le fait qu'une étude ou un projet serait en cours pour transférer les productions d'oxygène de la France vers l'étranger. Aujourd'hui, pour des raisons techniques, tenant à la production et à l'utilisation même d'oxygène, la production est locale, avec des zones de chalandise de 300 à 400 kilomètres autour des usines. Ensuite, les usines d'oxygène Air liquide en France fonctionnent très bien : il n'y a pas de projet de fermeture ou d'arrêt des sites, à notre connaissance. Enfin la demande du marché français est largement inférieure aux capacités de production en France ; il n'existe aucune tension sur la chaîne d'approvisionnement d'oxygène en France, ni en matière de production ni en matière de distribution ou d'emballage.

S'agissant précisément du site de Blanc-Mesnil, il y a effectivement un projet de transfert d'activité, non pas à l'étranger mais à Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val-d'Oise, soit à 35 kilomètres du site. Il s'agit du projet de création d'une usine de conditionnement et de distribution « 4.0 », qui va proposer aux salariés du site du Blanc-Mesnil leur transfert vers le site valdoisien. La date envisagée pour l'ouverture de la nouvelle usine est la fin de l'année 2022, mais cela n'entraînera ni licenciement ni départ contraint parmi les 120 salariés du Blanc-Mesnil. S'il est bien prévu une réduction de 14 postes au total pour le projet, cette réduction s'effectuera uniquement au gré des mutations et des départs à la retraite, qui auront lieu d'ici là.

D'ores et déjà, onze salariés ont entamé des démarches pour faire valoir leurs droits à la retraite dans les prochains mois ou années. Par ailleurs, le transfert de certains salariés vers d'autres sites d'Air liquide ou vers d'autres filiales du groupe est parfaitement possible. En outre, six créations de postes sont prévues et ceux-ci seront ouverts prioritairement aux salariés concernés par le projet.

Le groupe nous a assuré s'être engagé à accompagner dans une démarche de mobilité interne à proximité de leur lieu de travail les salariés qui ne pourraient pas être transférés à Saint-Ouen-l'Aumône. Des mesures d'accompagnement des salariés volontaires pour rejoindre le futur site de Saint-Ouen-l'Aumône ont été élaborées avec les représentants du comité social et économique au sein d'une commission ad hoc.

Ce projet revêt un caractère innovant, avec la création d'une nouvelle usine bénéficiant des dernières avancées technologiques. Il bénéficie également du label « vitrine industrie du futur » décerné par l'Alliance industrie du futur.

Madame la députée, je vous assure que nous suivons ce dossier avec vigilance et que nous sommes disposés à poursuivre ces échanges.

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